• PINA BAUSCH





    Die Klage der Kaiserin

     

    La plainte de l'impératrice









     Article initialement publié dans mon ancien blog en date du

    Dimanche 11 octobre 2009 à 23:45


    Sous le titre :

    Pina Bausch
    "Die Klage der Kaiserin"
    La plainte de l'impératrice
    Part 1/8 


    Un essai de la célèbre chorégraphe

    En forme de méditation

    Sur les questions de l'articulation

    Du mouvement du corps,

    Des images et du sol.



      

    Pina Bausch est aujourd’hui l’une des chorégraphes les plus célèbres.


    Après une formation auprès de Kurt Jooss à l’école d’Essen, berceau de la danse-théâtre, elle étudie et travaille auprès de chorégraphes américains avant d’être rappelée en Allemagne par Jooss. En 1973, elle est nommée directrice du ballet de l’opéra de Wuppertal.


    Elle impose peu à peu le Tanztheater, avec des pièces dans lesquelles le mouvement dansé semble passer à l’arrière-plan, l’attention étant focalisée sur les danseurs et des situations quasi théâtrales. Elle frappe durablement les esprits par des scènes violentes, qui mettent en scène l’incompréhension, l’abandon – et qui souvent sont à la fois effrayantes et tendres.


    Un exemple : ces files indiennes de danseurs répétant indéfiniment les mêmes petits gestes anodins, qui constituent l’une de ses « marques de fabrique ». Son travail prend sa source dans un investissement intense des interprètes : en période de création, Pina Bausch amène les danseurs à puiser dans leur inconscient et leurs souvenirs intimes. A partir de cette matière fragmentée, elle élabore une vision angoissée et lyrique de la nature humaine, des rapports hommes-femmes, de la société. 

     

     

    Décès de la chorégraphe Pina Bausch

    Article publié le 30/06/2009 

     

    RFI

     



     

    La chorégraphe et danseuse allemande est morte à 68 ans. Le Tanztheater de Wuppertal indique qu’elle est décédée «d’une mort inattendue et rapide, cinq jours après qu’on lui ait diagnostiqué un cancer». L'une des grandes figures de la danse contemporaine disparaît.
     

     
     
    Dimanche encore, Pina Bausch était sur scène avec sa troupe à Wuppertal. Le cancer, diagnostiqué il y a cinq jours, aura été foudroyant.

    La grande dame, qui a révolutionné la danse contemporaine, s’en est allée à 68 ans, subitement, laissant sous le choc ses collaborateurs comme ses admirateurs.

    Il y a peu, elle déclarait encore avoir beaucoup de projets. Elle ne pourra plus les réaliser. « Celle qui aurait mérité le prix Nobel pour sa discipline s’il existait », comme l’écrit un journal, aura marqué son époque.

    Pina Bausch avait rompu avec les conventions de la danse traditionnelle s’intéressant par des collages et des improvisations moins à un récit linéaire qu’à une traduction sur scène des profondeurs de l’âme humaine parfois les plus sombres.

    Séduite enfant par la danse, elle commence une formation dès 14 ans avant de séjourner au ballet du Metropolitan Opera de New York où elle rencontre des grands noms de la chorégraphie.

    Elle avait pris en 1973 la direction du théâtre de Wuppertal dont la renommée, après 40 choréographies, était devenue mondiale.

    Reconnue internationalement, Pina Bausch s’était produit d’innombrables fois à guichet fermé à l‘étranger et avait reçu de nombreuses récompenses.



     


     
    Pina Bausch (c) et ses danseurs à la fin d'une représentation de «Wiesenland»
    au Théâtre de la Ville à Paris, en 2009.
     
     
     
     

    C'est peu dire que Pina Bausch a révolutionné la danse. Son travail restera lié au nom de sa compagnie basée à Wuppertal ouest de l'Allemagne), le Tanztheater, créant ainsi le concept de « danse-théâtre »,

    Pina Bausch a été la première chorégraphe à introduire le théâtre dans sa danse. Sur scène, ses interprètes parlent, s'adressent au public.






     

    De Pina Bausch, on gardera aussi l'image de ses danseuses aux cheveux épars, aux robes longues, soyeuses, talons hauts. Les hommes en costumes. Ils se retrouvent dans ce mouvement fluide propre à Pina Bausch ou s'agrippent, se cherchent, se violentent dans une quête éternelle d'amour.

    Il y a aussi les éléments toujours présents : l'eau surtout. Elle tombe en douche sur scène, est jetée par paquets, les danseurs y plongent la tête, s'en aspergent.

    Parmi les grandes pièces qui ont marqué le parcours de la chorégraphe, notons « Café Müller » créé en 1978 où elle reproduit le bistrot de Rhénanie où elle a grandi.

    Il y a aussi « Les œillets », spectacle donné dans la cour d'honneur du Palais des papes.

     



    « Les Œillets » (1982) de Pina Bausch en 2005.

     

    Depuis  20 ans, Pina Bausch sillonnait le monde avec sa compagnie à la recherche de nouvelles sources d'inspiration. Elle a ainsi séjourné à Palerme en Sicile, à Istanbul ou en Inde.

    C'est une référence pour le monde de la danse et du théâtre qui disparaît.





    Suite en  2/8


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    Et à plus tard  - Mandragaure



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  • Commentaires

    1
    abon
    Vendredi 5 Mars 2010 à 09:03
    j'y connais rien en danse mais quel clip! oufti!
    ça me plait bien...
    qu'est-ce donc que ces deux molosses au début?? impressionnant...
    et puis les numéros sur les arbres...
    magnifique d'inspiration...
     
    quel sentiment de décadence...  

    la musique aussi...
    juste un peu vieillot et lancinant, un rien dramatique, comme dans un vieux cabaret...

    assise au milieu du mouvement de la circulation...  en talons et fumant...  et bien sur les véhicules d'époque aussi...       j'adore...                    


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    2
    Vendredi 5 Mars 2010 à 15:04
    Mais vous n'avez pas tout vu !!!



    Il y en a 7 autres de clips qui suivent pour faire la totalité de ce film ...  " La plainte de l'Impératrice" ...  Ils sont encore dans mon ancien blog "Femmes de Paroles" et d'ailleurs le lien est ici en fin de page, je n'ai pas encore eu le temps de tout déménager ...





    Ne rien connaître en danse ça ne veut rien dire ...  Nous ne "connaissons" jamais rien d'avance ...  Et même nous n'avons pas l'obligation de "connaître" ...  Nous le portons en nous ...  Nous le percevons ...  Ou pas ...

    Et vous en êtes de ceux qui portent ...
    Qui perçoivent ...
    Et j'en suis ...
    C'est ce qui donne ce profond sentiment d'être orphelin d'ailleurs parce que nous sommes rares ... 
    Donc seuls ...

    C'est aussi cette forme d'unicité qui en fait la richesse ...  Ce sentiment de "porter en soi" est un destin éprouvant mais le fait d'en être nanti oblige ...

    Et fait souffrir aussi ...

    Quelques rares, comme une Pina Bausch, ont pu le dire au monde entier ...  Y ont été soutenus par quelques fidèles ...  Et ont été entendu d'une infime parcelle du monde ... 
    Suffisamment pourtant pour ne pas aller crever avec son 'ballon' dans un asile quelque part ou derrière les murs de l'indifférence ...

    Je sais ce que je dis ...
    Et vous le savez aussi ...


     

    Pina Bausch prétendait "juste" mettre en mouvement ce qui pour elle représentait l'obligation d'être ... 
    En mouvement ... 

    Elle était certes une chorégraphe d'un grand renom, mais avant toute chose elle était une femme qui avait compris la lourdeur charnelle dès lors que l'esprit et l'émotion en sont absents ... 

    Elle était, à l'instar d'un Antonin Artaud dans le théâtre, une chorégraphe de la cruauté ...  

    Dans le sens où la danse, pareil à tout art, ne peut être comprise que dans le vrai, le charnel, la fusion complète du tout avec le tout ...  Corps, coeur, âme et esprit ...

    Pas de danse sans sueur, sans odeur, sans douleur ...  De même pour le théâtre ...  Pour la poésie, pour la peinture, pour la musique ...



    Je peux comprendre et concevoir que vous vous y retrouviez bien oui ...  Et j'en suis heureuse car cela ne fait que de confirmer en moi mes perceptions et la profonde légitimité, la profonde véracité de toutes les émotions que nous partageons vous et moi et qui nous conduisent sans que peut-être nous ne les comprenions, qui nous portent l'un vers l'autre ... 
    C'est en cela que je vous sens être mon âme frère ...  Que je me sens être votre âme soeur ... 
    D'ailleurs mieux encore je le sais de vous parce que je le perçois de vous en vous ...

    Physiquement oui comme un choc à chaque fois ...  Et mentalement comme un éblouissement sans cesse renouvelé ... 

    Vous êtes très proche de tout cela dans vos perceptions musicales, dans votre peinture ...  Dans votre sensibilité, dans votre "être" ...  Je le sais parce que je le pressens et le ressens et que tout ceci ne va que s'amplifiant ... Une fois de plus vos quelques phrases ici ne font que de confirmer tout cela ...  Sans quoi d'ailleurs nous ne pourrions nous "entendre" comme nous le faisons ... 
    Cela pour moi  va d'évidence ...






    Hier encore j'ai eu l'occasion de vérifier que nous sommes dans le vrai, tous nous qui avons compris, de cette "race" d'artistes que nous sommes, que sang, sueur, odeur, douleur, larmes sont les déclinaisons naturelles de l'expression dans l'art, out comme le sont aussi les rires, la  joie, le bonheur, la félicité ...  Et que sans cela l'oeuvre reste vide, creuse, sans âme précisément ... 

    Hier même oui, à mon cours de violon ...

    Avant moi il y avait une jeune fille, en 8ième violon, elle prépare son excellence et s'exerce depuis quelques mois à "La liste de Schindler" ...

    Qu'elle joue d'ailleurs très "joliment" ...
    Trop "joliment"...

    Un morceau que naturellement je ne peux zapper ...  J'ai vu le film quatre fois déjà et ce morceau de musique je me suis juré qu'un jour je le jouerais au violon ...  Mais j'en suis loin encore point de vue technicité ...  Il va de soi ...

    Pourtant ...

    A chaque fois que j'écoute la jeune fille je reste insatisfaite ...  Non sur le lyrisme ni sur la beauté du jeu ni non plus sur son savoir-faire ...  Non ...  Si jeune elle est déjà une excellente musicienne et une excellente violoniste ...  D'un grand lyrisme, d'une belle technicité ...  Et elle ne peut qu'évoluer ...  Je suis toujours subjuguée par ses vibrato ...  Elle y excèlle ...  D'ailleurs c'est elle qui tient le premier violon dans l'ensemble c'est dire ...

    C'est sur l'engagement émotionnel qu'elle me laisse sans cesse sur ma faim ...  Il me semble toujours qu'elle peut donner plus ..  Mieux ...  C'est dans la générosité de son jeu, dans sa véracité si je puis dire qu'elle garde trop de réserve ... 
    Sur sa capacité de "témoignage douloureux" j'oserais dire même ...

    Mais bien sûr qu'une jeune fille du brabant wallon, belge de souche à plusieurs générations n'aura pas, face à ce genre d'oeuvre, la sensibilité d'une femme déjà depuis longtemps "adulte" et hongroise d'origine, et juive de surcroît, et à plusieurs générations pour parfaire le tout  ... 
    Certes ...

    Mais il n'est pas nécessaire, je le crois, d'avoir vu couler le sang ni d'avoir senti l'odeur de la mort pour pouvoir l'imaginer, la connaître, la percevoir et en témoigner dans son art ...
    Car sang et mort sont universels tout comme l'est la musique ...  Tout est question d'âme oui ...  Et de "ressenti" ...  Et de puissance du rendu dans celui-ci  ...

    Et bien sûr que dans mon esprit cette musique évoque la petite robe rouge de la petite juive qui traverse le film et qui représente tant d'émotions et de douleurs et de pertes et de pleurs ...

    Mais il n'y a pas que cela ...

    Monsieur Cobu l'a fait arrêter de jouer à un moment donné et lui a crié, presque vociféré :


    "Non !!!!  Ca ne va pas du tout !!!  Ce n'est pas une romance !!!  Tu dois aller plus loin !!!  Tu dois te pousser au delà de la romance ...  Tu dois te faire mal !!!  Maltraite toi !!!  Va au-delà de la décence !!!  Pousse toi dans la douleur ...  C'est ce que les gens attendent dans ce morceau !!!  Apporte leur la souffrance car ils savent qu'elle existe ...  Dis leur la vérité !!!  Car eux ne peuvent pas la dire ...  Et c'est pourquoi ils viennent l'écouter ...  Tu n'as pas le droit de l'escamoter... C'est ton rôle de musicienne ...  Sinon ce n'est pas la peine de le jouer !!!  C'est un drame tu m'entends, c'est un drame !!!!  Maltraite toi !!!!  Mutile toi l'âme !!!  Tu dois !!!  Ton mi doit vibrer beaucoup plus longuement !!!  Et ton sol doit suivre, et ton la !!!  Tout est gommé, dépoussiéré ...  Non !!!!  Il y a des trous dans ton jeu ...  Des blancs ...  Tu vas trop vite aussi là où il faut faire attendre pour entendre ...  Et puis tu ne dis rien !!!  Il faut parler, dire la musique ...  Fais toi violence !!!  C'est peut-être dans ta nature de rester tranquille mais ici tu dois te forcer !...  Exploite tes capacités lyriques, pousse les aux extrémités ...  Tu as cette chance d'avoir un beau vibrato ...  Profites en !...  Fais en profiter les autres ...  Ne te contente pas de l'esthétique !!!  Tu m'entends ???  "

    Puis il y a eu un silence ...
    J'étais galvanisée ...
    Vous me croyez ...

    Tout ce qu'il disait je le savais ... 
    Bien sûr ... 
    Et à chaque fois qu'elle le joue je résume cela dans ma p'tite tête par une seule perception :  "C'est trop propre !!!  Bien trop propre et trop gentil ... "...  Et j'avais envie d'ajouter à ses dires ... : "Il faut que nous percevions le bruit des rafles, le claquement des portes des wagons de déportement, il faut sentir l'odeur de la chair cramée oui !!!  Et entendre le hurlement sans fin des âmes sacrifiées !!!! 


    Mais il avait déjà tant dit l'Cobu ...  Il avait tout lancé en l'air et tout jeté là par terre au milieu de nous et du tout ...


    La jeune fille, qui a toujours de très beaux cheveux longs, et blonds, et lisses, et bien en place n'a rien dit ...  Elle a sourit ...  Elle a rangé son violon, elle a remis sa jolie petite veste bien repassée, elle a refermé sa boite à violon et a demandé, d'une voix égale à mr. Cobu : "Quelle heure l'audition monsieur jeudi prochain ?"

    Alors il m'a regardée ...
    Ses cheveux étaient dressés, son visage douloureux ... 
    Il me regardait bien en face ...


    Puis il s'est retourné vers elle, l'a fixée en face elle aussi et lui a dit :
    "  Décoiffe toi !!!  Tu m'entends ???  Décoiffe toi !!!!  ..." 

    Puis à nouveau il m'a regardée ...
    Il a pu sourire ... 
    D'un sourire que j'oserais qualifier de désarmé ...

    Et il a ajouté, me désignant, moi qui ne disait rien, strictement rien, d'ailleurs j'étais toujours aussi tétanisée là sur ma chaise ... 
    Me désignant il a dit à l'élève :
    " C'est quelque chose que bien sûr je n'oserais lui dire à elle ...  Elle est déjà assez décoiffée comme ça ...  D'ailleurs elle n'est jamais coiffée elle !!!  Tu comprends ? ...  Elle des fois il faut lui dire stop !!!  Modérato !!!!  Tu fais mal !!! Mais toi je te répète décoiffe toi !!!  Sinon change de morceau !!! "

    Elle est partie ...
    En souriant ...
    "Au revoir Monsieur, à la semaine prochaine !"

    Il a soupiré ...
    Puis il m'a dit :
    " Bon ...  A nous deux ! "

    Et je me suis approchée du lutrin ...
    Je tremblais ...
    Et d'une toute petite voix un rien rieuse je lui ai dis, comme pour me moquer de moi-même, pour un peu alléger l'atmosphère :
    " C'est vrai que moi Monsieur, je ne suis pas née coiffée, c'est le moins que l'on puisse dire !"

    Et il m'a répondu :
    " Non, pas du tout !!!  Vous vous trompez !!!  Vous êtes née coiffée et bien coiffée !!! "

    "Oui mais j'ai été décoiffée m'sieur !!!  Probablement qu'on m'a décoiffée alors oui ..."

    " Sans doute qu'on vous a décoiffée et que jamais plus vous ne pourrez vous recoiffer !!!  Mais sachez que c'est là votre chance !!!  Allez !  Au travail !!!  "


    Je me suis dis alors qu'il était sans doute plus aisé de se recoiffer quand on est décoiffé que de se décoiffer quand on a été coiffé ...  C'est ça ma chance ???

    Je me comprends ...
    Voilà ! 


    J'avais le goût de vous dire tout ceci puisque que vous êtes venu jusqu'ici et que vous m'avez parlé de la danse, et que vous avez regardé une partie de la plainte de l'Impératrice ...  De Pina Bausch ... 

    Et puis parce que je sais, je sens, je vis en vous à la vérité cette conviction intime que tout ce que je vous dis là vous êtes en mesure de le comprendre ...  Parce que je crois pouvoir sentir, au travers du peu que vous livrez de vous même, que vous aussi vous êtes né coiffé et qu'on vous a décoiffé ...

    Ce n'est pas être un "grand artiste" qui vaut de vivre son art ...   Non  ...  C'est d'être uni en-soi ...  C'est d'être indissocié du corps, du coeur, de l'âme, de l'esprit ...
    Et de la douleur ...
    Tout comme de la joie ...


    Et ça ...
    Vous y êtes je le sais ...
    Je le crois oui parce que je le sens ...
    C'est pourquoi la plainte de l'impératrice vous parle à ce point ! Je ne puis que vous conseiller d'aller plus loin voir la suite ...



    Bonne journée et merci d'être passé voir ...  Le reste suivra ici ...  Mais en attendant c'est toujours visible dans mon ancien blog.



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